Chacun à son Ophélie

(d’après le dessin ‘La Mort d’Ophélie’ par Delacroix)

Ces autres Ophélies glissent
comme des cygnes sereins
des morts bien composés
parmi des pétales rosés
sur des lits de lis
des mortes exquises
se dévouent par amour
rendues folles par désir
démentes par désespoir
aucune de choix
elles s’offrent de bon coeur.
Mais pas cet Ophélie-ci.
Ebouriffée
demi-déshabillée
désordonnée
déboutonnée
une mort dissolue
une fin sans soin
loin des jugements des autres.
Mais attendez:
elle étire le bras
elle saisie la branche offerte
elle tient bien forte la vie
elle refoule la folie
elle défie nos expériences.