Prisonnier de calligraphie

Deux textes écrits pour deux chères poètes amies: Roja Chamankar, poète iranienne, qui écrit en persan et Oulaya Drissi el Bouzaidi, poète marocaine, qui écrit en arabe. Mes textes s’agissent de comme leurs textes me touchent. Je ne parle ni écris persan ou arabe et je connais leurs textes par des traductions françaises. Mais la puissance de ces textes lus par ces poètes dans leurs langues maternelles et la beauté des textes sur la page dans leurs langues originales ajoutent une autre dimension. Roja m’a donné l’honneur une fois de traduire un des mes textes en persan.

Prisonnier de calligraphie
(pour Roja Chamankar)

Comme ton écriture persane
se serpente à travers la page
ses paroles s’enroulent
autour de mon coeur
ligne par ligne
ces vrilles des vignes
sinueuses, onduleuse
m’enlacent, m’embrassent, me caressent,
me tiennent avec tendresse
et mot par mot
en tricot
et lettre par lettre
me font soumettre
à être prisonnier de calligraphie.

Dans les yeux d’une luciole
(pour Oulaya Drissi el Bouzaidi)

Comme étincelles ces mots
qui tombent autour de moi.
Comme lucioles, lumineux
mais impossible à saisir.
Regarde dans les yeux d’une luciole,
tu verras
tous les soleils de la galaxie
toute la lumière d’existence.